rimouski
amqui
SCFP 5007 bsl

CHSLD de Matane : près de 8 000 $ pour restreindre l'accès aux journalistes et aux syndicats

CHSLD de Matane : près de 8 000 $ pour restreindre l'accès aux journalistes et aux syndicats

Le Centre de santé de services sociaux (CISSS) du Bas Saint-Laurent a déboursé 7 818 dollars pour placer un agent de sécurité dans le vestibule du foyer de Matane entre le 9 décembre 2016 et le 14 janvier 2017 a appris Radio-Canada grâce à des documents obtenus par la Loi d'accès à l'information.

Au lendemain de la diffusion de notre reportage où des préposés aux bénéficiaires dénonçaient leurs conditions de travail et celles des soins aux résidents, le CISSS a engagé la firme Garda pour surveiller l'entrée principale de l'établissement.

L'adjointe à la présidente-directrice générale et aux relations avec les médias, Sylvie Lamontagne, avait alors confié à l'hebdomadaire L'Avantage gaspésien que cette décision « était en lien » avec le reportage de Radio-Canada.

« Une équipe télé est entrée au CHSLD sans autorisation. Nous voulons protéger la quiétude et la sécurité des résidents », avait alors mentionné Sylvie Lamontagne au journaliste Joël Charest.

Précisons que l'équipe de Radio-Canada n'a pas franchi les portes du CHSLD pour réaliser ce reportage.

Huit mois plus tard, Sylvie Lamontagne ajoute que cet agent devait « renforcer la sécurité au CHSLD de Matane pour un certain temps puisqu'il y avait un enjeu avec les syndicats, en lien avec le maraudage ».

En effet, le 29 novembre 2016, la CSN avait tenu une conférence de presse à l'intérieur de la résidence pour personnes âgées sans en aviser la direction. Le CISSS n'avait pas apprécié cette situation, ce qui a provoqué un échange téléphonique musclé entre la présidente du conseil central Nancy Legendre et la direction de l'établissement.

Un agent peu loquace

Le 14 décembre en soirée, un journaliste de Radio-Canada s'est rendu sur place afin de vérifier si l'agent était toujours en poste. Ce dernier a refusé de discuter avec le journaliste, même dans le vestibule, et l'a conduit à l'extérieur.

Lorsque ce dernier a pris une photo de l'agent, celui-ci l'a menacé d'appeler la police.

Quelques heures plus tôt, le journaliste de la station Plaisir 105.3, Keven Tremblay, s'était lui aussi frotté à l'agent de Garda. L'agent lui aurait alors confirmé qu'il était sur place uniquement pour vérifier les autorisations obtenues préalablement par les journalistes.

Les factures obtenues grâce à la Loi d'accès à l'information démontrent qu'un agent a été placé devant la porte principale du CHSLD pendant 285 heures, y compris lors des jours fériés de Noël et du jour de l'An.

Le CISSS n'a pas voulu nous accorder d'entrevue pour réagir à cet article.

Un texte de Michel-Félix Tremblay

Publié le lundi 28 août 2017

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1052692/chsld-de-matane-pres-de-8-000-pour-restreindre-lacces-aux-journalistes-et-aux-syndicats